martes, 14 de julio de 2015

Mon rêve familier - Paul Verlaine





MON RÊVE FAMILIER

Je fais souvent ce rêve étrange e pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une outre, et m’aime et me comprend.


Car elle me comprend, et mon cœur, transparent
Pour elle seule, hélas ! Cesse d’être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraichir, en pleurant.


Est-elle brune, blonde ou rousse ? — Je l’ignore.
Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.


Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix lointaine, et calme, et grave, elle a
L’inflexion des voix chères qui se sont tues.









No hay comentarios.:

Publicar un comentario